Pourquoi est-ce si important d’éviter les conflits d’intérêts?
Lorsqu’un comité consultatif est réellement performant, les réunions sont un endroit où la confiance règne et où le chef d’entreprise peut parler de ses doutes, de ses craintes et de ses aspirations. Puisque le comité n’est pas décisionnel, ses membres ont pour unique rôle de soutenir le dirigeant et de l’aider à prendre des décisions éclairées.
C’est l’indépendance des membres du comité qui leur permet de poser les bonnes questions, d’approfondir et d’explorer les points essentiels visant à assurer le succès de l’entreprise. La rémunération étant symbolique, aucun membre ne se soucie de conserver sa place, de perdre ou de gagner un autre mandat. Le partage et le respect sont l’essence même du comité consultatif.
Quels sont les conflits d’intérêts possibles et comment et pourquoi les éviter?
Certains sont plus évidents.
Les personnes à votre emploi, tels que vos cadres supérieurs ou les membres de votre comité de direction. Ils sont aux prises avec les mêmes problèmes et les mêmes angles morts que vous. Ils doivent travailler en équipe et ne pas froisser les autres membres de l’organisation. À moins qu’ils soient actionnaires, ils ne devraient pas siéger au comité consultatif.
Les professionnels à qui vous faites appel à l’externe, cela inclut vos conseillers de la première heure. Peut-on envisager que ceux-ci siègent à votre comité consultatif sans réclamer leur tarif horaire habituel et sans défendre avec ferveur la qualité de leurs services? Est-ce que leur présence pourrait empêcher les membres de votre comité d’exprimer librement leur point de vue et leurs pensées? Les membres du comité ne voudront certainement pas contrarier ou s’opposer à des professionnels. De plus, les ordres professionnels préfèrent que les avocats et les comptables, par exemple, ne se prononcent pas à titre professionnel, si ce n’est pas dans le contexte de leur pratique.
D’autres, un peu plus sournois.
Les personnes qui offrent des services ou qui sont à la recherche de mandats dans votre secteur. D’abord, ces personnes vont demander à être rémunérées pour leur participation, tandis que la majorité des chefs d’entreprise et des cadres supérieurs sont prêts à partager leur vécu et leur expertise sans se préoccuper de la rémunération. Ces personnes pourront-elles demeurer objectives et résister à la tentation de s’offrir un mandat dans leur champ de compétences ? Si elles acceptent un mandat, elles se rangent alors dans la catégorie des professionnels à qui vous faites appel et ne peuvent plus siéger au comité.
Des actionnaires et des investisseurs qui ne sont pas impliqués dans les opérations
Contrairement au conseil d’administration, aucune décision n’est prise au sein d’un comité consultatif.
Or, la présence du banquier ou d’investisseur va nécessairement influencer le cours des échanges entre l’entrepreneur et les membres du comité consultatif. Il est absolument compréhensible que les investisseurs veuillent protéger leurs investissements et le comité consultatif est d’ailleurs un excellent outil pour le faire. Mais la présence d’un observateur ou d’un membre actif d’une banque ou d’une société d’investissement est à proscrire.
Le comité consultatif permet au chef d’entreprise de se préparer à la prise de décisions. Il se confie, écoute, apprend, peut même surmonter des croyances limitatives et changer de perspective. À la suite des réunions, disposant de l’information nécessaire, il peut prendre les meilleures décisions possibles. Il sera alors en mesure de mieux représenter son entreprise auprès d’un banquier ou d’investisseurs.
Ainsi, pour respecter la nature du comité et assurer sa performance optimale, un investisseur pourrait demander une copie de l’ordre du jour, voire suggérer certains points de discussion. Il pourrait aussi lire les comptes rendus des réunions pour constater l’évolution de l’entrepreneur. Là devrait se limiter son intervention.
Pour qu’un comité consultatif demeure performant et que ses membres soient motivés, il faut éviter impérativement les conflits d’intérêts.