L’article rédigé par Peter Drucker«The biggest problem with being a CEO» qui parut le 13 décembre 2013 sur time.com, m’a fait sourire. Peut-être que, finalement, nous arrivons à une période où nous allons avoir le courage de regarder les problèmes dans leur complexité plutôt que de chercher la recette magique.
Il y a eu l’ère du patron autocratique qui décidait de tout, seul. Une période, on l’espère, majoritairement résolue, car la réussite d’une compagnie devient ainsi le reflet des limites de son leader. Au mieux, c’est une proposition très risquée.
Ensuite, l’article y fait allusion, il y eut le retour du balancier, «The One minute manager» «Managing by walking around». Cette approche est beaucoup plus humaine et riche que la gestion autocratique. Les équipes de travail en connaissent long sur l’entreprise et peuvent aider le patron à demeurer conscient du quotidien de l’entreprise et la réalité de l’expérience client.
La pratique de collecte de données par le PDG directement avec les employées est bonne pour le moral des employés, mais est-ce idéal comme base pour la prise de décisions ?
Dans son livre The Practice of Management. Peter Drucker fait le constat suivant : «Le président d’une entreprise, grande ou petite, est isolé par sa position. Dès qu’une entreprise atteint même une taille modeste, tout ce qui lui est présenté, comme information ou comme décision, est nécessairement prédigéré, officialisé et résumé. C’est une distillation et non les vérités brutes de la vie.»
Peter Drucker qui était un des instigateurs de la pratique de Management by walking around, se questionne, car maintenant il se rend compte que cela peut placer les PDG dans une zone de confort alors qu’ils ne reçoivent que ce que les subordonnées désirent leur offrir.
Il explore plusieurs solutions, entre autres; encourager la dissidence, et aplanir la hiérarchie de l’entreprise pour minimaliser la distorsion d’information.
À la fin de l’article, il suggère une autre solution riche qui n’exclut pas le contact étroit avec les équipes de travail, mais offre une nouvelle dimension pour le PDG. Aller vers l’extérieur.
Aller vers l’extérieur peut prendre beaucoup de formes. Pour les sociétés cotées en bourse, cela se traduit par le conseil d’administration et pour celles qui n’y sont pas obligées, le comité consultatif est une option. Le comité consultatif est une solution puissante et souple pour le PDG de PME qui comprend que son temps est précieux et que pendant qu’il s’informe auprès des siens, d’autres entreprises foncent vers de nouveaux horizons.
Le comité consultatif est idéal pour le chef d’entreprise qui a le courage de vouloir se dépasser. Un chef qui croit que deux têtes valent mieux qu’une et qui désire avoir une vision 360 degrés pour prendre ses décisions. Un chef qui comprend que ses équipes sont, comme lui, prises dans les opérations de l’entreprise et ne peuvent pas apporter un regard indépendant. La vision de l’avenir, des effectifs d’une entreprise, est biaisée par la réalité du quotidien.
Le chef d’entreprise avec un comité consultatif stratégique performant arrive à l’équilibre recherché. Il reçoit l’information de ses équipes, fait le point avec ses cadres supérieurs (comité de direction), et explore toutes les possibilités sans réserve avec son comité consultatif (personnes externes de l’entreprise). Il peut se concentrer sur l’avenir, sur sa vision et sur ce qui lui tient à cœur.
En fin de compte, le chef d’entreprise est certain que les grandes décisions sont prises avec le recul requis pour mettre toutes les chances de son bord. Suivre son cœur et sa vision prend juste le courage de s’ouvrir à d’autres façons de faire.