Située à Bromont, Odessa Canada est une PME qui se spécialise dans l’importation et la distribution de pneus, de jantes et de chambres à air pour tout type de véhicules, à l’exclusion des automobiles et des camions.
Une histoire de famille
C’est en 1984 que deux entrepreneurs, Roland Gagnon et son gendre Robert Perrault, ont fondé l’entreprise qui distribue alors les produits Carlisle.
En 1996, la fille du fondateur, Danielle Gagnon, et son mari, Robert Perrault, rachètent l’entreprise familiale. Elle assume la vice-présidence et lui, la présidence. « Je m’occupais surtout du développement et des ventes, et mon mari s’occupait plus des opérations et du marketing. On se complétait bien », raconte Mme Gagnon.
Une croissance soutenue
Le couple de dirigeants met rapidement tout en œuvre pour assurer la croissance de l’entreprise, procédant au fil des années à l’ajout de nouvelles marques et à l’acquisition d’entreprises concurrentes.
« En 2000, on a acheté un compétiteur, ce qui nous a permis de doubler notre chiffre d’affaires. Puis, en 2006, on a eu la distribution de pneus agricoles Goodyear pour l’est du Canada. Alors, c’était comme acheter une autre compagnie. Ça nous a vraiment bien placé les pieds dans l’agricole. Encore aujourd’hui, c’est un de nos gros départements », explique Danielle Gagnon.
Parallèlement à cette expansion, Odessa Canada s’installe en 2006 dans de nouveaux locaux plus spacieux et adéquats.
Une relève planifiée
Il y a une décennie environ, deux des trois enfants du couple, qui ont eux aussi la fibre entrepreneuriale, se sont joints à Odessa Canada. Prévoyants, Danielle Gagnon et son mari songent dès 2015 à planifier la relève et le transfert de leur compagnie à la troisième génération.
C’est en participant à une formation donnée à l’École d’Entrepreneurship de Beauce que les deux entrepreneurs bromontois entendent parler du Cercle GDP pour la première fois. Les dirigeants de Fruits d’or, une entreprise manufacturière québécoise, avaient utilisé les services du Cercle GDP, qu’ils recommandent aux propriétaires d’Odessa Canada.
L’apport du Cercle GDP
Danielle Gagnon entre ainsi en contact avec le Cercle GDP, afin de mettre en place un comité consultatif pour aider la famille à procéder à la cession et au transfert de l’entreprise.
Selon Mme Gagnon, le comité consultatif a été fort utile à plusieurs égards : « Ça enlève l’émotion de la business et ça nous permet de nous concentrer sur les enjeux de la compagnie. Puis les enfants prennent plus les conseils des intervenants que de nous, alors ça passe mieux. »
En 2018, Stéphanie et Jean-Philippe Perrault ont officiellement pris la relève de l’entreprise familiale à titre de coprésidents. Quant à leurs parents, ils sont maintenant à la retraite : leur père depuis huit ans, leur mère depuis six ans.
Un comité évolutif
Danielle Gagnon et son mari demeurent toujours actionnaires de l’entreprise et participent aux réunions du comité consultatif, qui se tiennent quatre fois par année.
Car Odessa Canada possède encore un comité consultatif qui appuie maintenant la troisième génération dans la gestion stratégique de l’entreprise.
Pour Mme Gagnon, il est rassurant de savoir que ses deux enfants bénéficient des conseils d’experts pour traverser certaines périodes difficiles, comme celle de la pandémie, ou encore, pour obtenir des références pour dénicher du personnel en cette époque de pénurie de main-d’œuvre. « Parfois aussi, j’ai des opinions, et les membres du comité disent, ben, on n’est pas d’accord. C’est bien, car ça donne un autre point de vue. »
Un exemple à suivre
Alors que de nombreuses PME familiales doivent fermer leurs portes, faute de repreneurs, ou sont vendues à des gens à l’extérieur de la famille, Odessa Canada a réussi avec brio le processus de relève, et ce, grâce à une bonne planification ainsi qu’à l’accompagnement et au soutien d’experts de son comité consultatif.
« En situation de relève, je trouve que c’est essentiel, estime Danielle Gagnon. Quand les enfants sont actifs dans la compagnie et que les cédants sont moins présents, c’est comme un autre œil pour surveiller et apporter des corrections dans la gestion. Au fond, c’est la survie et la croissance de la compagnie qu’on recherche, en visant ce qui est le mieux pour elle. »
Lisez le deuxième article de la série ici. (Le témoignage de Jean-Philippe Perrault)