Depuis 2018, Odessa Canada est officiellement coprésidé par Stéphanie et Jean-Philippe Perrault.
Chacun exerce des responsabilités bien définies : Stéphanie s’occupe des opérations et Jean-Philippe est responsable des ventes et de l’équipe des représentants. Elle travaille donc davantage au bureau et lui, sur la route. Pour réussir une coprésidence, il faut, affirme la dirigeante, « mettre vraiment les émotions de côté, puis se parler en tant qu’entrepreneurs ».
Par ailleurs, cette maman de deux enfants de 7 ans et 9 ans peut compter sur l’aide de son conjoint pour assurer un équilibre entre vie de famille et travail. « On se complète très bien. »
Sa propre voie d’abord
À l’instar de son frère Jean-Philippe, Stéphanie n’envisageait nullement dans sa jeunesse de se joindre à l’entreprise fondée par son grand-père et son père en 1984. « Je n’avais pas d’intérêt pour les pneus », confie-t-elle sans détour.
Passionnée par les arts, la jeune femme étudie en cinéma puis en infographie. Durant l’été, elle travaille comme serveuse dans les restaurants, tout en donnant un coup de main au service à la clientèle ou à l’entrepôt dans la compagnie de ses parents.
Une prise de conscience
Devenue infographiste, Stéphanie partage son temps entre son travail et la PME familiale. Outre le service client, elle se plonge avec son père dans ce qui est plus technique, comme les garanties.
Au fil du temps, elle prend conscience du fait qu’elle aime travailler au sein de l’entreprise de ses parents. « Finalement, je me sentais heureuse puis bien dans ce que je faisais. […] J’avais une qualité de vie exceptionnelle. Le bureau n’est pas loin de la maison. J’aimais l’équipe, j’ai grandi avec elle. »
Tous ces éléments finissent par peser dans la balance. Il y a environ une dizaine d’années, elle délaisse tout naturellement l’infographie et intègre l’entreprise familiale.
Le défi de la transition
En 2015, Danielle Gagnon et Robert Perrault, dirigeants d’Odessa Canada, mettent en place un plan de relève sur sept ans, afin de faciliter le transfert à la prochaine génération et d’assurer la pérennité de l’entreprise.
Outre l’adhésion au Groupement des chefs d’entreprise, Stéphanie et son frère participent au programme Émergence de l’École d’Entrepreneurship de Beauce. Ils se joignent aussi au comité consultatif mis sur pied par leur mère avec le Cercle GDP. Tout ce processus est bénéfique pour les deux repreneurs : « Ça nous a permis de mieux se connaître, de regarder nos forces, nos faiblesses et comment on se complète, mon frère et moi. »
Un atout pour croître et s’améliorer
Aujourd’hui, les deux coprésidents d’Odessa Canada continuent de s’entourer d’un comité consultatif qui les met au défi en tant qu’entrepreneurs.
« On a notre comité de direction à l’interne, qui est composé de mon frère, de notre contrôleur, de notre directrice marketing et de moi. On a tous plusieurs chapeaux. Alors, qui est-ce qui va nous challenger par rapport à nos objectifs ? On a des objectifs pour chaque département. Mais est-ce que notre planification stratégique est bien faite ? Est-ce qu’il y a des choses par rapport aux états financiers qu’on n’a pas vues ? Est-ce qu’il y a des choses qu’on pourrait faire autrement ? »
La dirigeante apprécie au plus haut point l’expertise de chaque membre de son comité consultatif. « Ces gens-là ont tellement d’expérience. Ce sont eux qui nous permettent de penser out of the box. Ils ne sont pas dans le day-to-day. Parfois, on a des œillères, on est dans la forêt, ça va trop vite. Ça nous permet aussi de prendre un temps de pause pour savoir si on va dans la bonne direction. »
À ceux et celles qui hésitent à mettre sur pied un tel comité, Stéphanie Perrault dit ceci : « Vous êtes dans le bain tous les jours dans votre entreprise. Qui est-ce qui vous challenge pour être en mesure de vous améliorer ? Le fait de communiquer avec des gens qui ont déjà géré des entreprises et qui ont une expertise peut vous apporter tellement pour faire grandir votre entreprise. Il n’y a que des points positifs à ça. »
Pour lire le témoignage de Jean-Philippe, le frère de Stéphanie, c’est ici.
